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nait, et améliorer le service des sonneries de cloches. — M. de Beaupoil Saint-Aulaire, après le mariage de sa fille unique avec M. Darmaing, Procureur du Roi, qui remplaça quelque temps M. Pastoureau, comme Président du Tribunal, et fut transféré bientôt dans un autre siège, pour faire place à M. Gellibert, se retira, fatigué des inquiétudes fébriles, permanentes, de l’Administration, qui troublaient sa vie.

Son successeur fut M. Sebileau jeune, avocat de médiocre valeur, mais fort zélé pour les affaires locales, à qui sa qualité de membre du Conseil d’Arrondissement, toujours prêt à donner pour moi les signatures urgentes, pendant mes fréquentes absences, ne me permettait de préférer personne. La suite montra qu’il ne possédait pas la fermeté de caractère qu’on lui croyait.

Vers la fin de 1847, j’appris que ma nomination, comme Préfet, allait enfin se faire. On me la promettait pour mes étrennes.

Je voyais donc s’ouvrir, devant moi, la carrière dont je n’avais encore fait qu’un long apprentissage, rendu laborieux, presque toujours, pénible, souvent, par les circonstances, et, dans l’avenir, les brillantes perspectives que, désormais, il me serait possible d’atteindre !

Le 1er janvier s’accomplit sans résultat ; mais le mouvement venait d’arriver à la signature du Roi, et j’étais averti, par le Ministre, de me préparer à partir pour Angoulême, en qualité de Préfet de la Charente,… quand éclata la Révolution du 24 février 1848.

Au moment de l’atteindre, j’échouais au port ! Mais, mon malheur était bien secondaire, à côté de ceux qui menaçaient de fondre sur le pays entier !