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loin que la quatrième. Je décidai la Ville à fonder un Collège Communal, où l’on pût faire des études complètes. Cet établissement absorba la pension laïque, et l’autre y mena ses élèves, tout au moins pour les classes supérieures qui lui manquaient.

PRÉFET, ENFIN. CATASTROPHE.

En 1847 (20 février), je dus sans doute à la bienveillance persévérante du baron Sers, ma promotion au grade d’Officier de la Légion d’Honneur, consécration publique donnée à ma candidature, depuis longtemps admise déjà par le Ministre, au poste de Préfet. M. Duchâtel ne demandait pas mieux que de m’y faire arriver. Tout le monde y poussait autour de lui ; mais, il se sentait toujours si peu pressé de ce qui ne le touchait pas personnellement ou ne se rattachait pas à quelque pressante combinaison politique ! Et puis, je ne le gênais pas à Blaye : au contraire.

La même année j’eus le très grand chagrin de perdre mon grand-père paternel.

C’est aussi pendant mon séjour à Blaye, que se maria mon oncle, M. André Haussmann, seul frère de mon père. Il semblait voué au célibat, quand il épousa une veuve, déjà mûre, ayant deux filles bientôt bonnes à marier. Il possédait une belle fortune, et elle, aussi. Je ne pus qu’aller féliciter, pour ma femme et moi, l’un et l’autre, et j’en profitai pour rendre visite à mes parents : ils habitaient Metz, où mon père continuait son service.

Nous reçûmes, de notre mieux, notre nouvelle tante à Bordeaux, dans un voyage qu’elle fit aux Pyrénées, pour mener sa fille ainée aux eaux. Nous la présen-