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— « Moi aussi, « disait-il », je refusais, et maintenant, je suis enchanté d’avoir cédé. »

Mon Préfet, le baron Sers, qui, dans ses tournées de Revision, aimait à parcourir, en voiture découverte, avec moi, nos nouveaux chemins, au prix de quelques détours, ne pouvait se lasser de constater les efforts dont témoignaient visiblement de si grands résultats, obtenus avec des moyens comparativement très faibles, et d’admirer combien de loisirs je savais trouver, néanmoins, pour m’occuper de tant d’autres choses.

Car, j’avais eu, d’ailleurs, à mettre en bon état l’organisation des écoles communales, presque aussi négligées, dans le passé, que les chemins vicinaux. Mais, je possédais encore, sur ce terrain, des thèmes tout faits, et dans une grande et solennelle réunion électorale, où je me rendis à Bourg, en 1885, pour y soutenir, en plein vent, la liste des candidats de l’Alliance Conservatrice de la Gironde, je trouvai nombre de gens, plus que mûrs, se rappelant que je les interrogeais, tout jeunes, dans leurs écoles respectives, quarante ans plus tôt, et, prêts à témoigner que l’arrondissement de Blaye n’attendit pas la République, pour jouir d’un service scolaire attentivement surveillé par les autorités administratives. — Je rencontrai même là bien des vieillards que j’avais fait tirer au sort, de 1842 à 1848, et qui se montraient singulièrement émus de me revoir vivant, bien portant, et capable encore de défendre en public, sans trop de fatigue, la cause de l’ordre social.

Il existait à Blaye, sous mon administration, deux pensions médiocres : une, laïque ; l’autre, dirigée par un prêtre. Ni l’une ni l’autre ne poussait les enfants plus