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borner à garnir de pots-à-feu les créneaux de celle-ci, du Pâté et du fort du Médoc ; mais, de placer, sur leurs remparts, des compagnies de fusiliers, munies de cartouches étoilées à tirer, par salves, lors du passage du paquebot princier, tandis qu’il simulerait des bouquets de feux d’artifice, au moyen d’un mortier lançant vers le ciel des gerbes de fusées, de bombes lumineuses et de serpenteaux.

« J’ai vu bien des illuminations, » dit un des augustes voyageurs, « mais pas de dix lieues de long, « comme celle-ci. »

J’avais atteint mon but, et sans grands frais.

C’est, je crois, dans une de ces excursions que M. Guestier, alors Pair de France, qui la dirigeait comme Président de la Compagnie des Bateaux du Bas de la Rivière, faisant verser un des plus précieux vins de ses chaix, au déjeuner offert aux royaux passagers, porta ce toast, resté célèbre, au Roi Louis-Philippe : — « Sur le plus beau fleuve du monde, avec le meilleur des vins, je bois au meilleur des Rois ! »