tembre 1807, sur le Desséchernent des Marais, dont l’application lui permit d’atteindre enfin son but, et de reconstituer les revenus de ses fermes et de celles de ses voisins.
Néanmoins, on ne lui en tenait pas toujours compte.
Je me rappelle que, présidant la réunion du Syndicat du Grand Marais de Blaye, à l’occasion d’un travail important, qui devait améliorer notablement le produit de toutes les fermes, j’entendis le Maire de la commune d’Anglade, un Monsieur cependant, et un riche propriétaire, bien pensant, m’objecter : — « Mais, Monsieur le Sous-Préfet, M. le marquis de Lamoignon va gagner à cela 25 ou 30,000 francs de rente de plus ! » — « Je l’ignore, » répondis-je ; « mais, dans ce cas, vous en gagnerez vous-même de 5 à 6,000. » — « C’est possible ; toujours est-il que ce travail va profiter à M. de Lamoignon plus qu’à personne. » — « Mais, il contribuera dans la dépense, comme vous, pour une somme proportionnelle à son accroissement de revenu. » — « N’empêche qu’il y gagnera de 25 à 30,000 francs de rente ! » — Je ne pus pas le tirer de là. Fort heureusement, les campagnards qui faisaient partie du Syndicat, se montrèrent plus raisonnables, et la cotisation nécessaire à l’exécution du travail fut votée.
M. le marquis de Lamoignon était Maire de Saint-Ciers-la-Lande. Il exigeait, par exemple, que j’allasse, une fois par semaine, lui donner mes instructions, en dînant avec lui.
Son grand âge et les soins de sa santé ne lui permettaient plus de siéger à la Chambre des Pairs, ni de faire grand honneur à sa table, toujours dressée à deux services très complets, même quand il n’attendait per-