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reconduit, de là, notre enfant et sa bonne, au Bouscat. Elle attendit là, dans sa famille, l’avis de venir me rejoindre à Nérac, pour aller, avant que rien ne s’y opposât, visiter nos propriétés de Houeillès qu’elle ne connaissait pas encore, où Dominique était retourné, avec la voiture et les chevaux.

Les souvenirs se rattachant à cette visite n’ont aucun intérêt : je ne m’y arrête donc pas.

Nous laissâmes à Houeillès, comme surveillant, jusqu’à nouvel ordre, des travaux divers que j’y faisais exécuter, Dominique, avec Marie, son épousée. Celle-ci l’avait retrouvé définitivement, cette fois. Il conserva les deux percheronnes, qui, tout en faisant le service de nos domaines, devinrent des poulinières, comme les deux belles pouliches de race ramenées par lui de Saint-Girons, l’année précédente.

De retour à Bordeaux, je fis tenir à M. Duchâtel mon rapport touchant la candidature, impossible, à mon sens, qu’il songeait à produire, le moment venu, dans l’arrondissement de Pamiers. J’y posais nettement ces prémisses : le candidat recommandé par son frère, appartenant à l’aristocratie toulousaine, avait toutes ses attaches dans le parti légitimiste de l’Ariège, et ses convictions catholiques, très prononcées, le classaient irrémédiablement dans ce qu’on appelle aujourd’hui : « le parti clérical ». Or, le Député sortant, à évincer, pour lui faire place, M. le vicomte de Saintenac, élu sous le patronage du même camp politique et religieux, garderait assurément, s’il se représentait, les voix des légitimistes et l’appui de l’Évêché de Pamiers, en face de ce candidat nouveau, compromis par une récente alliance