car déjà, la surveillance de la frontière se trouvait régulièrement organisée. Je voulais surtout faire faire une excursion agréable à quelques amis que j’avais en visite.
Notre première étape s’accomplit de Saint-Girons à Castillon, par la vallée du Lez, très large et très pittoresque entre ces deux villes. Après avoir déjeuné chez l’aimable Maire de Castillon, nous le prîmes avec nous, et, dans une seconde étape, nous remontâmes la Bellelongue jusqu’à Saint-Lary. Là, devait commencer l’ascension du col de Nédey, qu’il nous fallait franchir pour passer dans la vallée de Biros, où nous devions dîner et loger chez le Maire de Seintein, le père Subra, riche meunier. Or, les chemins sont on ne peut plus escarpés des deux côtés. Nous dûmes, au delà du col, faire une pose, afin de laisser souffler nos chevaux, avant d’aborder notre troisième étape, curieuse à plusieurs égards. On trouve notamment, au village d’Antras, une fontaine, très ferrugineuse et très abondante, dont l’eau tombe le long d’un immense rocher, qu’elle rougit du haut en bas : on croit voir une cascade de sang.
Le Capitaine des Douanes nous attendait à Seintein, chez le Maire, dont l’hospitalité, cordialement empressée, fut des plus larges.
Le lendemain, de bonne heure, nous partîmes sous sa conduite, avec une escorte de douaniers, pour le lac d’Areins, accompagnés du Maire de Castillon et du maire de Seintein, notre hôte.
Je n’ai pas besoin de dire que la caravane comprenait deux mulets du Maire-meunier, chargés de provisions et d’objets de campement.
À quelque distance au-dessus de Seintein, elle s’engagea dans le sentier étroit, caillouteux et surtout