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Néanmoins, je m’étais entendu, sans retard, avec le Capitaine de Douanes, pourque tousles passages à l’est ou à l’ouest du mont Vallier, ce pivot de la grande chaîne, fussent surveillés avec une égale vigilance, et pour qu’il signalât spécialement à l’attention de ses lieutenants et brigadiers, les plus difficiles d’accès, par où l’on pouvait espérer la tromper le plus sûrement.

Des postes, placés à Conflens, Ustou, Aulus, d’une part ; à Bethmale, Seintein et Saint-Lary, de l’autre, fournissaient tout à la fois : des sentinelles allant, deux par deux, camper, durant plusieurs jours et nuits de suite, sur la frontière, près de chaque port ou col ; des vigies, plantées sur les points culminants, d’où l’on pouvait observer tous les mouvements suspects, et des patrouilles parcourant les parties boisées, sous le couvert desquelles on devait craindre que des fraudeurs abritassent leur approche de passages plus ou moins accessibles.

Des brigades de soutien, établies aux chefs-lieux des cantons d’Oust et de Castillon, où des compagnies d’Infanterie se trouvaient cantonnées, pour les appuyer au besoin, formaient un service de seconde ligne.

De leur côté, les gardes forestiers avaient pour consigne d’aviser leurs chefs, sans retard, de ce qu’ils remarqueraient d’anormal dans leurs triages respectifs, et de prêter main forte aux douaniers, à l’occasion.

Enfin, la Gendarmerie, à pied et à cheval, multipliait ses rondes, de jour et de nuit.

Au moyen de cette organisation, la contrebande de guerre devint bientôt impossible par mon arrondissement. Tout ce qui s’engageait dans le rayon douanier, était pris à coup sûr. J’ajoute que des mesures de police bien combinées permettaient au Ministère de