Page:Mémoires du Baron Haussmann, tome 1.djvu/191

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE VIII

LA SOUS-PRÉFECTURE DE SAINT-GIRONS
Surveillance de la Frontière. — Excursions en montagne. — Congé. Voyage à Paris. — Nouveau séjour dans l’Ariège. Fin de ma mission.
SURVEILLANCE DE LA FRONTIÈRE.

J’avais commencé la campagne dont la contrebande de guerre était l’objectif, dès la fonte des neiges qui rendent les ports de la frontière impraticables pendant la mauvaise saison, et encombrent encore bien souvent les plus élevés, durant une partie de la belle.

Remontant le val du Salat, j’avais reconnu, d’abord, la position du principal, le port de Salau, de beaucoup plus fréquenté que les autres, parce que son altitude n’excède guère 2,000 mètres, et parce qu’une voie régulière y conduit des deux côtés ; mais, la double surveillance permanente des douaniers français et des « carabineros » espagnols, en font un passage peu propice à la fraude, quel qu’en soit l’objet.

De ce port, au mont Vallier, qui forme barrière, à l’ouest, entre le val du Salat et celui du Lez, il ne fallait tenir compte que du petit port d’Aula, sis à 2,237 mètres d’altitude, où l’on monte par un sentier qui s’embranche à mi-distance de Seix et de Conflens,