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L’industrie la plus répandue partout, mais plus particulièrement dans la région montagneuse, est l’élève des bêtes à laine ; puis, des vaches ; enfin, des chevaux : ceux-ci, de race navarrine, croisée d’arabe ; les vaches, petites ; — leur lait, comme celui des brebis, et aussi, des chèvres (effroi des forestiers), dont on voit quelques troupeaux sur les cimes, sert à la fabrication de fromages ; — la race ovine, de belle et fine espèce, donne de la laine recherchée.

Les foires sont très nombreuses. Il y en a douze, dont plusieurs de deux jours, à Saint-Girons, où se tient, d’ailleurs, tous les samedis, un marché très actif. Il en résulte une grande animation dans cette ville de 5,000 âmes, qui doit à sa situation, bien centrale, sa prépondérance sur les villes de Massat, Seix, Ercé, presque aussi peuplées qu’elle.

On comptait, dans l’arrondissement, plusieurs forges à la Catalane, mues par ses cours d’eau ; consommant ses charbons de hêtre ; mais l’exploitation du marbre y dépassait de beaucoup en importance le travail du fer. Sauf le blanc, dont les carrières sont à Saint-Béat (Haute-Garonne), on y trouve toutes les variétés de marbre possibles : noir pur ou porte-or, rouge griotte ou cervelas, vert, gris de toutes nuances. Une belle scierie, exploitée par un membre de la famille Cabarrus, de Bayonne, fonctionnait, sur le Lez, à Angomer, canton de Castillon.

J’ai visité, dans la commune de Mercenac, canton de Saint-Lizier, la verrerie de Pointis, fondée par la famille de La Frégère, d’origine suisse, et assisté curieument au travail de ces « gentilshommes verriers », les seuls protestants de l’arrondissement de Saint-Girons, où la dévotion catholique se traduit par des chapelles