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ville, sur sa droite, la rivière d’Orle ; puis, la Ribeira, sortant de l’Étang Rond, et grossie par le ruisseau de Peyrelade ; enfin, la rivière de Bethmale, descendant, à travers la vallée de ce nom, d’un petit lac sis près du col de la Core, seul passage possible d’un canton à l’autre ; et en aval, sur sa gauche, à Audressein, la Bouignane, venant de la vallée justement appelée la Bellelongue, d’où l’on peut passer, par le col de Portet, au-dessus de Saint-Lary, dans l’arrondissement de Saint-Gaudens.

Le Lez s’accroît, près de sa source, des eaux du lac d’Areins, ancien cratère, dit-on, bien que je n’aie aperçu, dans les alentours, aucune trace de coulée de lave, ni la moindre pierre volcanique ; mais qui se trouve au pied de la grande chaine des Pyrénées, à 1,880 mètres d’altitude, dans un hémicycle, où se dresse la roche dite « la Bande de Cristal », et aux extrémités duquel s’élancent deux immenses pics : celui de Canéja et celui de Crabère, limite de l’Ariège et de la Haute-Garonne. On voit, au sommet de ce dernier, une tour en pierre sèche, signal de la carte de Cassini. La chute des eaux du lac dans un ravin allant au Lez forme une belle cascade.

Le Lez même a son origine à l’est de la Serre (Sierra) d’Areins, appuyée sur le pic de Canéja, dans le petit étang d’Albe, à près de 2,500 mètres d’altitude, au-dessous du portillon d’Albe, qu’il ne faut pas confondre avec celui de Bagnères-de-Luchon. À peu de distance, est une cascade : l’eau tombe de si haut qu’elie arrive à l’état de brouillard dans la prairie verdoyante où se reforme le ruisseau.

Les explications qui précèdent ont pour but de faire comprendre que, de Saint-Girons, on rayonne vers tous