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faut faire pour y monter. On ne saurait en rien le comparer aux admirables vallées de l’arrondissement de Saint-Girons. Mais, cette excursion me permit de constater la différence de celles-ci, dont la plupart des roches sont de marbre, avec la vallée de l’Ariège, dont la formation tout entière est granitique : aussi, l’aspect des constructions, comme celui du pays même, change-t-il absolument, d’une contrée à l’autre.

De Foix à Saint-Girons, par la route de Bayonne à Perpignan, on ne compte pas moins de quarante-quatre kilomètres. Pour les parcourir, cette première fois, je m’étais assuré d’une voiture bien attelée, pouvant porter mes bagages. Elle fit la route en deux étapes : l’une, rendue très pénible par le massif de montagnes qui sépare la vallée de l’Ariège de celle de l’Arize, petite rivière allant se jeter dans la Garonne au-dessus de Muret, passé laquelle nous nous arrêtâmes, deux heures, à la Bastide de Sérou, pour faire reposer nos chevaux ; l’autre, plus facile dès qu’on entre dans l’arrondissement de Saint-Girons, à Castelnau-Durban. Ons’engage, en effet, après Rimont, très gros bourg, dans une étroite vallée toute riante, où serpente le Baup, un petit cours d’eau, qui va joindre le Salat, entre Saint-Girons et Saint-Lizier. La route de Foix rencontre celle de Pamiers au-dessous d’Audinac, station d’eaux minérales, et plus loin, à quatre kilomètres, on entre dans Saint-Girons.

Nous y arrivâmes vers six heures du soir, lorsque tombait le jour. Mon voiturier me conduisit à l’Hôtel de France, sur la principale place, où je pris gîte, quoique la Sous-Préfecture, maison bourgeoise d’assez bonne apparence, précédée d’une petite cour sur la Grande