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approuvait mon dessein de me rendre à Saint-Girons sans retard, il ajouta qu’il m’en donnerait licence, mais après déjeuner seulement. Il voulait me mettre en rapport avec les membres du Conseil de Préfecture, et les en fit immédiatement prévenir. J’acceptai sa gracieuse invitation, qui me permit de m’excuser, auprès de ces Messieurs, de ne pas leur faire visite, cette fois.

Aucun autre devoir ne pouvait retarder mon départ, Foix n’étant pas la résidence d’un Commandant de Subdivision Militaire, et l’Évêque ayant, comme je l’ai dit plus haut, son siège à Pamiers.

Lorsque je revins au chef-lieu du département pour affaire de service ; je pus visiter, d’abord, un peu au-dessus de Foix, la grande usine métallurgique de Saint-Antoine, alimentée par l’excellent minerai de fer extrait, par des procédés rudimentaires, des gisements de la vallée de Vic-Dessos, arrosée par le Gave de ce nom, qui se jette dans l’Ariège à Tarascon ; puis, au delà de cette ville, l’établissement des bains minéraux d’Ussat, où M. François, très habile Ingénieur des Mines, s’occupait d’intéressants travaux de captation de nouvelles sources ; enfin, beaucoup plus loin, sur la route de Puycerda (Espagne), après les Cabannes, Ax, station d’eaux thermales ; l’Hospitalet, dernière commune de France, de ce côté ; le val d’Andorre, où l’on pénètre par le col de Puymorin. C’est dans cet état neutre, régi par un de nos Conseillers de Préfecture, M. de Saint-André, « le Viguier » d’alors, que, tout près de la frontière, le principal bras de l’Ariège prend sa source.

Le val d’Andorre, en dépit de sa mise en musique par Halévy, ne vaut pas le long et fatigant voyage qu’il