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CHAPITRE VII

LA SOUS-PRÉFECTURE DE SAINT-GIRONS
Au Ministère de l’Intérieur. — De Paris à mon nouveau poste. — Le pays et sa population. — Recherches hydrologiques. — L’Asile de Saint-Lizier.

Nous étions à la fin de l’automne de 1839.

M. Duchâtel, heureux de se voir, tant bien que mal, hors de l’aventure où, dans un intérêt tout personnel, M. Dumon l’avait engagé, ne me marchanda pas l’expression du contentement qu’il en éprouvait, ni l’assurance de son bon vouloir pour moi.

Dans les derniers jours de décembre, je conduisis à Bordeaux ma femme, in family way, comme disent les Anglaises pudibondes, et désireuse de voir l’heureux événement s’accomplir chez elle, par les soins de praticiens connus. Je revins de suite à Nérac, d’où je retournai près d’elle, le 12 janvier, pour attendre la solution. Mais, je fus obligé de rentrer le 16 à mon poste, et c’est le 17, à cinq heures du soir, que naquit ma fille Marie-Henriette : Mme Camille Dollfus.

Pendant plusieurs semaines, je fis la navette entre les deux villes, plus occupé des petits accidents qui se produisaient dans l’état de santé de la mère ou de l’enfant, que de l’intérêt de ma carrière, et j’étais à Bordeaux, vers la fin de février, préparant la transla-