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statue de Henri IV, et de tous les points de Nérac où pouvaient leur être signalés quelques vestiges ou quelques particularités se rattachant à leur aïeul, déjeunèrent à la Sous-Préfecture, avec toutes les autorités locales et les personnages notables compris dans la liste d’invitations arrêtée par le Prince lui-même.

Le départ, pour Condom et Auch, eut lieu tard, dans l’après-midi. Tout s’était bien passé.

UNE ÉLECTION POLITIQUE.

Nous comptions vivre en paix à Nérac, en attendant mon envoi dans une Préfecture, que le Prince Royal m’avait annoncé comme très prochain, il se trompait de près de dix ans ! — lorsqu’un événement, heureux en apparence, l’élévation de mon Député, M. le marquis de Lusignan, à la Chambre des Pairs, vint me susciter des embarras politiques inattendus.

Précédemment, je n’en avais pas eu de bien graves.

À mon arrivée, l’administration municipale de Nérac était dêsorganisée. Le Maire, M. Duthil, un libéral modéré, venait de se retirer, par suite de mésintelligence avec le Conseil Municipal, où l’Opposition avancée possédait la majorité. Le Premier Adjoint, qui pactisait avec elle, occupait le pouvoir, assisté du Second Adjoint, républicain déclaré. Ces Messieurs essayèrent bien de me causer des ennuis ; mais, je pus déjouer leur mauvais vouloir, et les maintenir eux-mêmes dans l’observation des lois de la hiérarchie, jusqu’au moment où, sûr de mon affaire, je provoquai soudainement la dissolution du Conseil Municipal et de nouvelles