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mencement d’avril, que je pus l’amener enfin chez moi, complètement rétablie.

Alors, ma Sous-Préfecture retrouva l’animation dont elle avait été le théâtre pendant le séjour de ma mère et de mes sœurs.

Je conduisis naturellement ma femme à Agen, chez Mme Brun, qu’elle connaissait ; chez la baronne de Séganville, etc., etc. ; puis, à Tonneins et à Clairac, où elle comptait des parents, et dans les diverses parties de mon arrondissement, pour y rendre des visites.

LE DUC ET LA DUCHESSE D’ORLÉANS.

Sur ces entrefaites, s’accomplit le voyage du Duc et de la Duchesse d’Orléans, dans le Midi de la France. Je courus saluer le Prince Royal à Bordeaux, et prendre ses ordres ; car, son itinéraire devait le conduire à Nérac, où je retournai vite faire tout disposer pour sa réception, notamment, pour la mise en état de deux grandes salles de mon ancien couvent, restées en friche, à côté de mon appartement personnel, et qui pouvaient servir de grand salon et de grande salle à manger, dans la circonstance. — J’eus grand’peine à me faire indemniser ensuite, par le Département, de la dépense de cette annexion, exécutée « sans crédit préalable ». — Je meublai, tant bien que mal, mes deux nouvelles pièces, et nous nous rendîmes à Agen, ma femme et moi, pour assister officiellement à la très belle fête que donna le Préfet aux Augustes voyageurs.

Nous rentrâmes dans la nuit, et, le lendemain, le Prince, la Princesse et leur suite, après une promenade dans la Garenne, la visite des restes du château, de la