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d’avance, par le frère qu’elle aimait tant, celui qui recevait sa main.

Durant un mois, je partageai mon temps entre Nérac, où je m’occupais de faire subir une nouvelle organisation à mon intérieur, et Le Bouscat, ou je passais plusieurs jours, toutes les semaines, auprès de ma fiancée. Au commencement d’octobre, mon futur beau-frère, arrivé de Suisse, vint me tenir compagnie à Nérac, d’où nous repartîmes pour la signature du contrat, fixée au 10. Mon père, qui, jusqu’au dernier moment, avait espéré nous amener ma mère, souffrante, parut le lendemain, avec ma plus jeune sœur.

Le mariage eut lieu le 17. Le service religieux fut célébré, le même jour, au temple des Chartrons.

Je passe sur les circonstances particulières qui précédèrent, accompagnèrent, suivirent cet acte capital de ma vie. Elles ne seraient d’aucun intérêt pour mes lecteurs. Je me borne à dire que, peu de jours après, je profitai d’un congé pour aller présenter ma femme à ma mère, auprès de laquelle nous restâmes une semaine, au Mans ; puis, à mon grand-père et à ma grand mère paternels, qui vivaient encore ; à ma sœur et à mon beau-frère, et à mes autres parents, assez nombreux de Paris ; comme aussi, pour lui faire faire connaissance avec cette grande ville, avec ses monuments, ses musées, ses théatres. — C’était beaucoup exiger d’une nouvelle mariée ! — La pauvre femme en tomba malade : et garda la chambre assez longtemps pour retarder, jusqu’en janvier, notre retour à Bordeaux, fait à petites journées.

Je dus la confier aux soins de sa famille, et regagner mon poste au plus vite. C’est seulement au com-