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aucun obstacle ne s’opposa plus à ce que chacune possédât la sienne. Je ne devais pas d’ailleurs, craindre de voir le Maire et le Curé manquer l’occasion de trouver, à bon compte, dans ce nouveau fonctionnaire, le premier, un secrétaire, et le second, un chantre. Le tout se résumait à bien faire comprendre au Conseil Municipal, que la Commune ne serait tenue de rien au delà du montant de ces miraculeux trois centimes ! C’est ce dont je m’occupai sans aucun retard, en me transportant, à cet effet, successivement, dans chacune des communes composant mes sept cantons : Casteljaloux, Damazan, Francescas, Houeillès, Lavardac, Mézin et, enfin, Nérac.

Avant le terme des vacances de 1835, l’organisation régulière d’une école communale fut assurée dans toutes ; les surimpositions, votées ; le local, choisi, loué, quand la commune ne pouvait le fournir ; le mobilier scolaire, acheté ou commandé ; l’instituteur, nommé par le Comité d’Arrondissement et prêt à entrer en fonctions ; la rétribution scolaire fixée, et la liste des élèves admis gratuitement, arrêtée par le Conseil Municipal. Je m’étais hâté de recruter mon personnel d’instituteurs parmi les meilleurs de ceux que l’arrondissement comptait dans ses écoles et les candidats que m’offraient les départements voisins : surtout, celui des Basses-Pyrénées, possédant la spécialité d’en produire.

Dès l’année 1836, tout marchait à merveille, sous la surveillance des comités locaux et des membres du Comité d’Arrondissement. Je me faisais accompagner par ceux-ci, dans leurs cantons respectifs, pendant les inspections de trimestre auxquelles je m’assujétissais, pour les obliger, par ce moyen, à visiter les écoles de leurs cir-