Page:Mémoires du Baron Haussmann, tome 1.djvu/127

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

budgétaires suffisantes au bon entretien des leurs, une surimposition annuelle de cinq centimes additionnels aux quatre contributions directes, spécialement réservée à cette affectation, et mit à la disposition du Conseil Général de chaque département, le produit de cinq autres centimes, à répartir entre les chemins qu’il jugerait à propos de classer comme « Chemins de Grande Communication », et tous autres pouvant motiver des subventions exceptionnelles. Jamais, vote des Chambres ne me causa plus vive satisfaction : cette loi m’apportait, en effet, la certitude absolue du succès de mon entreprise.

On peut dire que cette loi de 1836, toujours en vigueur, a créé chez nous la « Voirie Vicinale ». Elle constitue l’un de plus grands titres du Gouvernement de Juillet à la reconnaissance du Pays.

Il serait oiseux d’entrer ici dans l’énumération des chemins de grande communication, d’intérêt commun et de petite vicinalité, que je réussis à faire mettre à l’état d’entretien régulier : j’ai déjà dit, et cela suffit, de reste, qu’on pouvait, au terme de mon administration, aller en voiture dans toutes les communes de l’arrondissement, résultat dont je puis me montrer fier, si, comme le disait plaisamment un de mes collègues, homme d’esprit, surtout, devant qui l’on discutait sur l’allure la plus naturelle du cheval : « celle de l’homme « est incontestablement la voiture. »

Parallèlement à cette transformation de la vicianalité, je poursuivais sans relâche l’allocation, par l’État et par le Département, des crédits nécessaires à l’exécution des routes, en projet, devant compléter le