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inondation, et s’étend jusqu’au pied des hauteurs où commence la région des coteaux.

Dans les terrains d’alluvion de la plaine basse, on cultive le chanvre, qui prend là de très grandes proportions ; le tabac, produit très épuisant, et, en général, toutes les plantes de grand rapport, exigeant un sol meuble et profond. Les mattes y sont plantées, principalement, de peupliers suisses, qu’on nomme « brules ».

Dans la plaine haute, on cultive les gros blés, le maïs, les plantes fourragères, et aussi, le tabac.

Entre les deux plaines, a été creusé, pendant mon administration, le canal latéral de la Garonne, qui supplée à l’instabilité de la tenue d’eau de ce fleuve torrentiel, entre Toulouse et Castex (Gironde), où remontent les marées, et complète la jonction de la Méditerranée à l’Atlantique, en prolongeant le canal de Languedoc. C’est une des principales œuvres du règne du Roi Louis-Philippe, pendant la durée duquel il s’est fait beaucoup plus de grands travaux et de choses utiles qu’on ne le croit généralement. — Le pont-canal d’Agen est une merveille.

Dans la région des coteaux, mûrissent les blés fins, la vigne, et poussent quelques bois de chêne, occupant un sol de nature généralement argileuse et de fertilité très diverse. Les vins sont de médiocre qualité.

Le dernier tiers de l’arrondissement, séparé du reste par la Gélise, fait partie de la contrée des Petites Landes, que couvre une couche de sable pulvérulent, plus ou moins profonde, reposant parfois sur des argiles, mais, le plus souvent, sur un conglomérat ferrugineux, affectant la dureté de la pierre, qu’on nomme « terrebouc », et qui, de tous points, ressemble à l’alios du Médoc.