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Nérac, une maison, et aux environs, quelque bien. Tous deux, retirés chez elle, pour y vivre de leurs économies, sentaient l’oisiveté leur peser. Ils furent enchantés d’entrer chez moi. — Des gens sûrs, â toute épreuve, et d’excellents serviteurs, parfaitement stylés !

Nérac est dans la vallée de la Baïse, charmante rivière, encaissée entre des bords escarpés, très pittoresques, et coupée de barrages à écluses, qui la rendent navigable. Leurs chutes successives font mouvoir une série de moulins à farine constituant la principale industrie du pays.

La Baïse prend sa source à peu de distance de celle du Gers, au plateau de Lannemezan (Hautes-Pyrénées), et, se dirigeant du sud au nord, traverse les arrondissements de Condom et de Nérac. Elle se jette dans la Garonne à Saint-Léger, presque en face d’Aiguillon, où se trouve le confluent du Lot.

La ville de Nérac, proprement dite, domine la rive occidentale de la Baïse. Sur le versant de la rive opposée, se trouve le Petit-Nérac, sorte de faubourg, pauvrement habité, relié à la ville par un très ancien pont, étroit, d’accès incommode, qui franchit le bief supérieur du barrage d’un grand moulin établi sur la rive gauche. Autour de ce faubourg, on voyait encore, en 1832, quelques vestiges d’anciennes murailles, notamment, une tour carrée, bordant la rivière du côté d’amont, qu’on nommait : la Tour de Calvin, parce que, disait-on, le célèbre réformateur, réfugié à la Cour de la Reine Jeanne d’Albret, y logeait.

Plus haut, un autre pont, non moins vieux, conduisait de l’ancien château royal au parc de la Garenne,