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ses têtes de bétail, pour en acheter d’autres, propres à l’élevage, dans diverses communes de l’Ardèche qu’il en croyait pourvues.

Était-ce dans la nuit de cet entretien ; était-ce à son retour ou dans quelque autre voyage qu’on l’avait tué, volé, calcine ? Je ne pus le comprendre. Mais, le souvenir de notre station dans ce lieu sauvage me terrifia. Sans doute, on pouvait hésiter à faire disparaître des personnages tels que mon compagnon et moi. Nos chevaux eussent été, d’ailleurs, aussi difficiles à garder qu’à vendre. Mais, enfin, nous faillîmes coucher là !

CHANGEMENT DE RÉSIDENCE.

Mes autres excursions, renfermées dans les limites de l’arrondissement d’Yssingeaux, m’en firent si bien connaître les diverses parties, que le Préfet, dans le cours de sa tournée de Revision, se montra fort étonné des explications qu’après si peu de temps, je me trouvais en état de lui donner sur une foule de sujets. Un Sous-Préfet toujours prêt à monter à cheval, était fait pour plaire à cet ancien officier de Remonte.

Sa femme et sa fille le rejoignirent, à la fin des opérations, dans la commune de la Chapelle-d’Aurec, canton de Saint-Didier-la-Séauve, chez l’excellent général de Boudinhon, membre du Conseil Général de la Haute-Loire, commandant, à cette époque, la Subdivision Militaire de Montbrison, qui réunissait les Conseils de Revision de l’un et de l’autre département à diner, dans son château. Pour faciliter cette double réception, j’avais d’avance et d’accord avec la Générale, assuré le logement confortable, chez des propriétaires du voisi-