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Production du son

dans toute la masse fluide, de manière à permettre au son de s’y produire et de s’y propager.

Les expériences sur la production du son dans les vapeurs sont donc propres à décider la question de savoir s’il se dégage réellement de la chaleur dans un milieu aériforme, par l’effet des vibrations des corps sonores, comme nous en voyons se dégager en général par toutes les compressions rapides. On peut ainsi soumettre à l’épreuve, et à une épreuve décisive, l’ingénieuse idée de M. Laplace, par laquelle il a trouvé le moyen d’accorder la théorie mathématique de la propagation du son dans l’air avec les résultats de l’expérience, en ayant égard à la chaleur dégagée ; car si l’effet qu’il suppose n’a pas lieu, les vibrations des corps sonores dans les vapeurs ne doivent absolument y produire aucun son ; et si elles en produisent, ce ne peut être que par l’effet unique du dégagement de la chaleur.

Engagé par ce motif, j’ai fait à ce sujet quelques expériences qui ont pleinement réussi : je les ai répétées ensuite d’une manière plus complète, dans le cabinet de physique d’Arcueil, avec mon ami Amédée Berthollet. M. Berthollet et M. Laplace étoient présens à ces expériences,