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dans les vapeurs

Maintenant supposons que le corps sonore, en comprimant la vapeur par ses vibrations rapides, en dégage mécaniquement une certaine quantité de chaleur. Cette supposition n’est point du tout invraisemblable ; car on sait que les vapeurs dégagent beaucoup de chaleur par leur condensation. La vapeur d’eau, par exemple, selon les expériences de Watt, abandonne en se liquéfiant une quantité de chaleur qui seroit capable de porter la masse d’eau liquide qui en résulte à la température de 525° du thermomètre centésimal. En ayant égard à cette circonstance, les effets du corps sonore sur la vapeur ne sont plus les mêmes : les portions qu’il comprime se maintiennent à l’état de fluide élastique, malgré la diminution de l’espace, en vertu de la chaleur dégagée, qui augmente momentanément leur ressort. Au contraire, dans la portion qui se dilate, l’abaissement de la température empêchant une nouvelle vaporisation, y fait diminuer l’élasticité. Les phénomènes qui se produisent près du corps sonore sont donc alors de la même nature que si la vapeur devenoit un gaz permanent. Ce sont des augmentations et des diminutions de ressort, successives et momentanées, dont l’effet se transmet de proche en proche