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Mémoire

et pourtant elle conserve sa transparence, ou au moins elle ne se trouble que légèrement : si on en ajoute davantage, le précipité augmente, mais beaucoup plus par l’acide sulfurique que par l’acide nitrique, ou tout autre. Dans tous les cas, il est toujours formé d’une matière animale jaune semblable à celle qui trouble quelquefois la bile (je l’appellerai par la suite matière jaune) et de très-peu de résine, et ne correspond jamais à beaucoup près aux quantités réunies qu’on trouve de ces deux matières dans la bile. Aussi la liqueur filtrée a-t-elle une saveur amère très-forte et donne-t-elle par l’évaporation un résidu à-peu-près égal au de celui qu’elle donneroit si elle étoit pure. Cependant lorsqu’après avoir séparé la résine et la matière jaune de la bile, on les dissout dans la soude, l’acide acéteux lui-même est susceptible de les en précipiter entièrement. On ne reforme donc point ainsi de la bile, et par conséquent la bile n’est pas seulement un composé de soude, de matière grasse et de matière jaune.

Ne pouvant plus douter qu’il entroit dans la composition de la bile une autre substance qui même jouoit le plus grand rôle dans les phénomènes qui lui sont propres, j’essayai par