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MÉMOIRE SUR LA BILE ;

Par M. Thenard.
Lu à l’Institut le 2 floréal an 13.

Plus on étudie les matières animales et plus on voit combien elles méritent d’être étudiées ; mais en même tems, plus on sent combien il est difficile de le faire avec succès. En effet, il n’est aucun genre d’obstacles que cette étude ne présente : les exhalaisons putrides et quelquefois dangereuses, l’odeur fétide et toujours repoussante qui l’accompagnent, sont autant de dégoûts qu’il faut d’abord surmonter ; et lorsque ces premières difficultés sont vaincues, on en rencontre de bien plus réelles encore, et dans la composition souvent très-compliquée de la matière, et sur-tout dans l’imperfection des moyens dont il faut se servir pour l’examiner. Tandis que dans l’analyse minérale, presque tous les corps sont pour le chimiste des réactifs plus ou moins précieux qu’il peut employer, ici au contraire la plupart sont pour lui des agens plus ou moins destructeurs qu’il