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Recherches sur l’action

à s’éteindre quand le soufre est complettement bridé. Le charbon ainsi dégagé de soufre est très-léger et très-friable ; il laisse sur le papier des traces du plus beau noir. Ce qui le caractérise le plus, c’est la difficulté qu’on éprouve à le brûler ; et elle est telle que, à moins qu’on ne dirige dessus un courant d’air rapide, il s’éteint promptement quoique posé tout embrasé sur des charbons bien allumés.

Tout ce qui précède prouve que le charbon contient une grande quantité d’hydrogène qui lui est enlevée par le soufre à une haute température. Le volume de gaz hydrogène sulfuré recueilli porte même à croire que ce charbon est complettement dépouillé d’hydrogène. On prend bien plus de confiance encore dans l’efficacité de ce moyen lorsque, en soumettant à cette expérience du charbon tenu une heure à un feu de forge capable de ramollir les creusets de Hesse, et qui par là a perdu plus du quart de son poids, on voit que, à une température beaucoup inférieure, dès que le charbon a le contact du soufre, il se dégage abondamment de l’hydrogène sulfuré. Malgré la perte d’hydrogène que ce charbon a éprouvée, j’ai recueilli plus d’un litre de gaz hydrogène sulfuré d’un gramme de charbon, en ne poussant l’opéra-