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du soufre et du charbon.

pouvois sublimer complettement, sans avoir le plus léger indice de charbon : résultat opposé à celui de MM. Clément et Desormes, mais conforme à celui de M. Lampaduis.

Le résidu de cette opération ne m’ayant pas présenté de charbon, j’ai voulu m’assurer encore que le gaz qui en résulte ne contient pas de carbone outre l’hydrogène et le soufre que j’y ai reconnus. Pour cela, quoique j’eusse constaté que le mélange de ce gaz avec l’oxigène détonne très-fortement par l’approche d’un corps enflammé, ainsi que l’ont annoncé MM. Clément et Desormes, j’eus recours à l’étincelle électrique, comme au moyen le plus direct. La détonation qui se produit ainsi est si violente, que je n’ai pu par aucune précaution prévenir sur la cuve de mercure les explosions et la rupture des tubes eudiométriques, épais de 3 millimètres. Mais en opérant sur l’eau, dans des tubes épais et avec de petites quantités de gaz, on peut effectuer plus sûrement la détonation. Si l’expérience est faite sur l’eau de chaux, on ne voit se former aucun précipité ; quoique la quantité d’eau de chaux soit plus considérable que celle qu’il faudroit pour saturer les deux acides qui peuvent se développer. Cette liqueur ne contient donc pas de carbone.