Page:Mémoires de physique et de chimie de la Société d’Arcueil - Tome 1.djvu/288

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
273
dans la vessie des poissons.

de la mer prise à 800 mètres de profondeur contient encore de l’air, comme je m’en suis assuré ; mais il n’est pas plus pur que celui de la surface ; je n’y ai trouvé que 0.28 d’oxigène ; le reste étant de l’azote, mêlé peut-être d’un peu d’acide carbonique, ce que je n’ai pas eu la possibilité de constater : et quoique le résultat précédent puisse bien comporter une erreur de 2 ou 3 centièmes, parce que j’ai opéré sur une très-petite quantité d’eau, cependant il ne doit pas être éloigné de la vérité, au-delà de cette limite. Voici le moyen que j’emploie pour puiser de l’eau à cette profondeur sans la mêler avec l’air ni avec les couches supérieures de la mer.

J’ai fait construire un vase de cuivre de forme conique, muni à son orifice d’un couvercle qui se ferme de lui-même par le moyen d’un ressort qui le presse continuellement. Je remplis l’intérieur du vase avec un cône solide de bronze qui débordant son orifice, tient forcément le couvercle ouvert. Sur les côtés opposés du vase sont deux lames de cuivre verticales auxquelles on attache deux cordes qui se réunissent en une seule à quelque distance, et l’instrument ainsi suspendu ne peut nullement chavirer. Quand on veut faire l’expérience, on le descend dans la mer jusqu’à la profondeur