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Sur l’air contenu

faites sur les organes mêmes permettront de décider plus sûrement.

Il est reconnu parmi les naturalistes que les poissons respirent en absorbant l’air contenu dans l’eau où ils vivent ; car on sait qu’ils meurent dans l’eau que l’on a privée de cet air. Puis donc que l’on trouve encore des poissons munis de vessies natatoires à une profondeur de 1000 mètres, c’est une preuve que l’eau à cette profondeur contient encore l’air nécessaire à leur respiration. Car si ces animaux ne peuvent pas contenir et renfermer ce volume d’air dans l’intérieur de leur corps lorsqu’on les amène rapidement du fond à la surface ; ils n’ont pas pu davantage descendre avec ce même volume de la surface au fond. Il a fallu qu’ils l’absorbassent peu-à-peu à mesure qu’ils descendoient, et à mesure que l’accroissement de la pression rendoit le volume de leur vessie natatoire plus petit. D’après cela on pourroit être tenté de croire que l’air contenu dans l’eau de la mer, à de grandes profondeurs, doit être considérablement plus pur que celui de la surface, puisque l’air contenu dans la vessie natatoire des poissons qui s’y trouvent est aussi beaucoup plus pur ; mais cette dernière conclusion ne seroit pas fondée. À la vérité, l’eau