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Sur la vaporisation des corps.

dans des vaisseaux fermés, et qu’elle se fait, sinon en totalité, au moins en partie, lorsque le mélange est exposé directement à l’air. Les faits qu’on pourroit citer à cet égard sont extrêmement nombreux, mais jusqu’à présent personne n’a cherché, à ma connoissance, à en expliquer un seul, et encore moins à faire voir qu’ils dépendent tous de la même cause. Je me propose donc de suppléer ici au silence qu’on a gardé sur cet objet. Après avoir cité quelques faits parmi ceux qui sont les plus familiers à tout le monde, j’en donnerai l’explication fondée sur les connoissances qu’on a sur l’évaporation, et je l’appliquerai ensuite à quelques phénomènes que présente la distillation du mélange de deux corps peu différens en volatilité.

Quand on verse de l’acide sulfurique concentré sur du nitrate de potasse sans employer l’action de la chaleur, il se dégage des vapeurs d’acide nitrique qui peuvent continuer très-longtems à l’air libre ; mais si celui-ci ne peut se renouveler à la surface du mélange, elles cessent bientôt.

Le muriate de potasse peut être tenu en fusion pendant plusieurs heures sans qu’il perde sensiblement de son poids, pourvu que l’air ne