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sur les gaz et la chaleur.

continuellement. Mais quand on considère des volumes égaux, rien n’autorise à croire que la même chose doit avoir lieu. Si en effet, dans notre expérience, l’air dilaté qui reste dans le ballon plein a absorbé du calorique, celui qui en est sorti en a emporté, et il n’est pas prouvé que la quantité de celui qui est absorbé soit plus grande que celle qui a été emportée. Par conséquent, l’opinion de ceux qui croient qu’un espacé vide contient plus de calorique qu’un espace plein d’air, et qui n’est appuyée que sur ces considérations, est absolument sans fondement. On ne peut croire, avec M. Leslie, que c’est l’air resté dans le récipient, à cause du vide imparfait, qui, venant à éprouver une grande réduction de volume par l’effet de celui qu’on y fait entrer, donne naissance à toute cette chaleur. S’il en étoit ainsi, il faudroit qu’en en introduisant un très-petit volume dans un récipient vide, il y eût une quantité de calorique absorbée, égale à-peu-près à celle dégagée lorsque le récipient est vide à cette même quantité d’air près, et qu’on le laisse remplir entièrement. Mais, bien loin de là, il se dégage toujours de la chaleur. Il peut paroître indifférent au premier abord que ce soit d’un espace vide ou occupé par de l’air très-