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Premier essai

je voulois opérer. Environ douze heures après, j’établissois entre eux une communication au moyen d’un tuyau de plomb, et en ouvrant les robinets, le gaz se précipitoit alors dans le ballon vide jusqu’à ce que l’équilibre de pression fût rétabli de part et d’autre. Pendant ce tems, le thermomètre éprouvoit des variations que je notois avec soin.

J’ai commencé mes expériences avec cet appareil sur l’air atmosphérique, et j’ai pu observer, avec MM. Laplace et Berthollet, que l’air, en entrant du ballon plein dans le ballon vide, a fait monter le thermomètre, comme plusieurs physiciens l’ont déja annoncé. On savoit que l’air en se dilatant, lorsqu’on diminue la pression qu’il éprouve, absorbe du calorique, et réciproquement qu’en se condensant il en dégage. De là quelques physiciens avoient conclu que la capacité de l’air dilaté pour le calorique, est plus grande que celle de l’air condensé, et qu’un espace vide doit renfermer plus de calorique que le même espace occupé par de l’air. En considérant des poids égaux de ce fluide, sous des pressions différentes et à des températures égales, il n’y a pas de doute qu’il ne renferme d’autant plus de calorique qu’il est plus dilaté, puisqu’en se dilatant il en absorbe