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avec l’oxig. et l’ac. muriat.

observé qu’une goutte de ce liquide, versée sur un verre d’eau, y laisse une pellicule de soufre et tombe au fond sous la forme d’un globule rougeâtre, qui, après s’y être conservée quelque tems, se convertit en flocons jaunes ; qu’il décompose avec vivacité l’acide nitrique, en répandant des vapeurs nitreuses et de l’acide muriatique oxigéné ; enfin qu’il dissout à froid le phosphore. Cette dissolution est permanente, de couleur d’ambre et donne par évaporation du phosphure de soufre qui s’enflamme à l’air.

Les phénomènes intéressans que présente cette combinaison ne me paroissent pas s’accorder avec la manière dont M. Thomson l’a envisagée. Les faits que je dois rapporter autorisent à penser qu’il n’y a point d’action particulière d’un de ses élémens sur un autre, et que tous trois sont réunis par l’affinité que chacun d’eux a pour les autres. Ainsi au lieu de regarder l’oxigène comme formant avec le soufre un oxide qui constitue ensuite un sulfure par sa combinaison avec l’acide muriatique, il me semble que l’oxigène le soufre et l’acide muriatique, retenus là par leur action réciproque, sont dans un état uniforme de combinaison. Mais comme cette question a une influence directe sur les conséquences à déduire