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sur les éthers.

la liqueur, soit en faisant passer du gaz acide muriatique à travers l’alcool le plus concentré.

Mais ce qui a le plus retardé la découverte de l’éther muriatique, c’est que ce corps est le plus souvent à l’état de fluide élastique, et que personne, pas même ceux qui sembloient être sûrs de son existence, n’ont supposé que cela fût, en telle sorte que dans tous leurs essais sur sa formation, ils ont pu perdre, sans s’en appercevoir, la majeure partie de celui qui s’y est réellement produit. Il résulte de ces observations, que pour se procurer l’éther muriatique, il faut opérer comme il suit.

On met dans une cornue capable seulement de contenir le mélange dans sa panse, partie égale en volume d’acide muriatique et d’alcool le plus concentrés possible ; on les agite bien pour mettre en contact toutes leurs molécules : cela fait, on jette dans la cornue tout au plus 3 à 4 grains de sable pour éviter les soubresauts qui, sans cette précaution, pourroient avoir lieu dans le cours de l’opération ; puis on la place à feu nu sur un fourneau ordinaire au moyen d’un grillage de fil de fer, et on y adapte un tube de Welter qui va se rendre dans un flacon à trois tubulures, double en capacité de la cornue qu’on emploie et à moitié