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sur les éthers.

en parlent, ne savent quel parti prendre : et s’il est des chimistes pour qui il est démontré qu’on puisse former un véritable éther muriatique avec l’acide muriatique et l’alcool, du moins ils n’ont pas rendu leurs résultats publics.

Cependant, lorsqu’on considère que le muriate d’étain fumant, que le muriate de zinc, et que le muriate d’antimoine volatil, transforment l’alcool en éther ; lorsqu’on considère sur-tout que le muriate d’antimoine opère cette transformation d’autant plus facilement qu’il contient un plus grand excès d’acide, il doit rester peu de doute sur la puissance que peut avoir l’acide muriatique pour éthérifier l’alcool ; par conséquent on doit présumer que si Rouelle, Macquer, et tant d’autres savans respectables, n’ont point réussi à faire ainsi de l’éther, et que si Beaumé n’en a fait ainsi qu’avec peine, même de très-impur, c’est que l’opération se complique de causes inconnues qui en empêchent, qui en retardent ou qui en masquent la formation : il falloit donc pour éclaircir ce point encore obscur de la science, s’attacher à rechercher ces causes. C’est ce que je me suis efforcé de faire, et l’on va voir que mes efforts n’ont point été infructueux.