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Nous n’avons aucun renseignement sur l’évêque et le fondeur de la cloche qui nous occupe ; mais il nous semble, en tout cas, que le nom Pavlo Wertæo doit se traduire par Paul de Werth. Le fameux général Jean de Werth était nommé en latin Johannes Werteus.W

Nous opinerions donc, à cause de la tournure germanique du nom de la cloche, pour un évêché belge ou lorrain ou rhénan, à moins que le mot prœsul ne soit pris dans le sens d abbé et non d’évêque, ce qui, apres tout, n’est pas impossible. Soit dans les listes d’évêques, soit dans celles d’abbés des diocèses de Chartres, Rouen, Amiens, Boulogne, Thérouanne, nous n’avons pas découvert de Paul de Werth. Serait-on renseigné en consultant les Sériés episcoporum^ de Gams ? Nous ne possédons malheureusement pas cet ouvrage !

Petite cloche. — Elle a 58cm de hauteur, compris le cerveau. On ne remarque sur la panse rien que 4 filets espacés de 4cm en haut et 2 autres en bas ; le cerveau n’offre aucune particularité ; le diamètre de cette cloche est de 5ocm ; son battant usé ne frappe plus sur les bords de la robe. Cette cloche n’est pas signée. En terminant, nous faisons appel à l’érudition de nos confrères pour obtenir des renseignements complémentaires sur Paul de Werth, précité.

(1) Né dans le village de ce nom au pays de Gueldre, en 1594, Jean de Werth était d’origine très obscure avant de commander les troupes de l’union catholique allemande. D’après un mémoire daté de Saint-Germain-en-Laye, le 16 décembre 1638, il offrit ses services à la France ; nous ne pouvons, faute de notes, expliquer pour quel motif on les a refusés. Fait prisonnier en i638, il resta quatre ans à Paris ; la population, au dire de Scarron, vint voir

Le redoutable Jean de Vert

Qui les avait pris sans vert.

C’était, au dire du a Mémorial d’un Bourgeois de Domart », — « un gros homme de moienne grandeur, de bonne apparence et de bon jugement avec le nez camus. (*) Capitaine du cardinal infant, plus fameux que Th.-François de Savoie et Piccolomini, Jean de Werth fit trembler toutes les populations de l’Ile-de-France, Montglat raconte qu’à son approche tous les gentilshommes qui avaient des propriétés au delà de l’Oise avaient obtenu des sauvegardes et même qu’aux environs de Montataîre, le roi qui essayait de former une puissante armée entre la Seine et l’Oise, vit plusieurs officiers espagnols préservant les châteaux du pillage ; on sait que le 5 août 1637, Richelieu avait écrit à Louis XIII de faire garder le passage de l’Oise et de faire rompre les ponts à Creil, Beaumont et FIsle-Adam. Jean de Werth est mort en Bohème en 1652.

(*) Voir A. Ledieu, Deux années d’invasion espagnole en Picardie.