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lieu, on trouve des fossiles au milieu des argiles marneuses alternant avec des argiles sableuses, verdâtres ; certaines couches sont pétries d’une espèce de Cléodore plus étroite et plus alongée que l’espèce de Bordeaux, fossile qui est associé avec des Natices, des Paludines, de petits Pétoncles et d’autres bivalves d’une plus grande taille. Dans une masse supérieure, on observe, dans des marnes sableuses, des Paludines, des Planorbes, des Cyclades, des Cyrènes, ainsi que des impressions de feuilles d’arbres et d’autres parties végétales. Cette couche coquillière est surmontée d’un lit de sable très fin, agglutiné, en espèce de grès tripolien blanchâtre, et plus haut il n’y a qu’une marne terreuse à cailloux.

Plus loin, on traverse des couches de calcaire compacte, intermédiaire, gris et brunâtre, à petits filons spathiques, dépôt qui s’étend jusque vers Bucsa et Feketeto.

À l’est de ce dernier village s’élève une série de montagnes à cimes pointues ; c’est le commencement de la chaîne de schistes cristallins, qui forme la barrière naturelle de la Transylvanie occidentale. Ce sont en général des montagnes boisées s’élevant de 1000 à 2000 pieds sur la plaine ; au sud, elles forment le groupe des monts Flagiasza, et au nord celui des monts Oszoi et Ostiana. Elles sont surtout composées de micaschiste en partie talqueux, à nodules quarzeux ; la direction des couches y est du sud-est au nord-ouest, et l’inclinaison assez souvent au sud-ouest sous 30 à 40°.

Deux routes traversent cette chaîne entre Feketeto et Clausenburg ; la meilleure remonte la vallée transversale, ou la fente occupée par le Sebes-Koros ; sur ses bords il y a de belles coupes de roches schisteuses.

L’ancienne route passe plus au nord, par les monts Ostiana, qu’on traverse en montant une pente peu sensible au milieu de vallons évasés et boisés. Ce n’est que sur le versant oriental de cette chaîne qu’on aperçoit la hauteur à laquelle on est parvenu ; il faut suivre plusieurs pentes assez fortes sur un sol tertiaire, très argileux, rouge-brunâtre, pour arriver à Nyires, où l’on se trouve sur le fond ondulé et encore assez élevé qui forme la plus grande partie du bassin tertiaire bien circonscrit de la Transylvanie.

À Nyires on observe des couches de marne jaunâtre et rougeâtre avec de petits bancs d’un calcaire marneux, compacte, gris, à petits filons, druses et rognons de spath calcaire. Il y a aussi des rognons et des lits d’un grès calcaire composé de quarz, de mica ou de talc, débris des montagnes voisines. Ce dépôt tertiaire constitue de petites éminences arrondies d’environ 150 pieds d’élévation. Les mêmes marnes avec du grès quarzeux, blanc, jaunâtre ou ferrugineux, se voient à Babonya et à Almas ; elles sont légèrement inclinées à l’est et recouvertes d’une grande épaisseur de terre végétale noire, qui se prolonge jusque vers Clausenburg. Ce dernier accident y indique l’ancienne existence de marécages et en partie de tourbières, comme cela a été bien reconnu souvent en Hongrie, en Moravie et ailleurs.