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Le vallon s’élève au nord et se termine au milieu d’assez hautes montagnes composées d’agglomérats peu inclinés à ciment argilo-marneux rougeâtre, et à fragmens de la même marne, de grès gris fin et de spath calcaire.

Dans l’éminence la plus voisine de la saline, on observe de grands désordres dans la stratification, accident dépendant en apparence d’une fente considérable. Cette dernière est verticale et ouverte jusqu’à 12 toises de profondeur, mais plus bas elle se rétrécit tout-à-coup. Ses parois sont couvertes de chaux carbonatée concrétion née. Cette circonstance est peut-être liée à une dissolution souterraine graduelle du sel. Au nord de la plus haute sommité, on indique du gypse et du calcaire carpatique.

En allant au vallon de Dombo, on traverse des couches d’argile rouge ; les cailloux des torrens n’offrent que du grès et des marnes verdâtres. Depuis là à Kerekhegy, le pays est couvert de grès horizontal. L’ancienne saline de ce lieu est placée dans la sinuosité d’une vallée assez large. Le sel y a été trouvé à 10 ou 11 à toises sur la surface, et a été exploité jusqu’à une profondeur de plus de 100 toises. Dans les collines environnantes, on voit des agglomérats grossiers à cailloux de grès gris, et fragmens angulaires de grès micacé. Le ciment en est arénacé. Ces roches rappellent minéralogiquement les grès carpathiques et paraissent recouvrir le sel.

La saline abandonnée de Talaborfalva, est située dans une vallée latérale de celle du Theiss. Le sel s’y est rencontré à 10 toises sous le sol ; il alterne en couches horizontales de quelques toises de puissance avec des argiles salifères formant des couches de 10 à 12 toises d’épaisseur. On a poursuivi l’exploitation jusqu’à la profondeur de 100 toises.

La couche du sel de Sardorfalva est couverte par une épaisseur de 10 toises d’argile alluviale et de cailloux. Les couches sont verticales et courent de l’est à l’ouest. Le sel pur n’y forme vers le milieu, qu’un banc de quelques pieds de puissance, et se mêle d’argile au nord et au sud.

La saline de Sofalva est aussi dans une sinuosité latérale de la vallée du Theiss. La couche du sel court du sud-est au nord-ouest, et incline au nord-est sous un angle de 52°. On n’en a pas atteint le mur, quoiqu’on ait reconnu que le sel devient impur dans cette direction. Le sel le plus pur est à 5 toises sous le toit, et n’a que 4 toises de puissance. Il ressemble à la variété du sel vert (Grünsalz) de Wieliczka, mais il ne contient que 1 1/2 pour cent de parties terreuses. On n’a atteint ce dépôt qu’à la profondeur de 30 toises, et l’exploitation est déjà descendue à 70 toises.

La vallée du Theiss près de Iluszth est très large ; au-dessus de ce lieu s’élève le mont Schlossberg, cône de 96 toises 4 pieds de hauteur, qui est composé d’un porphyre grisâtre à cristaux d’amphibole et druses de fer oligiste. Cette roche se prolonge dans la vallée depuis le pied méridional de la montagne, et s’associe avec un agrégat gris ou rouge, à petits filons de chaux carbonatée. Ce dernier constitue plusieurs petites éminences, et offre tantôt des roches poreuses, comme