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gris faiblement agrégé, et composé surtout de grains de quarz avec des fragmens de micaschiste, de schiste argileux et des lamelles de mica blanc. Dans les lits inférieurs moins grossiers il y a de petites veinules de jayet ou des impressions végétales bituminisées ; au-dessus sont des marnes bleuâtres, micacées, mêlées de sable, et à rognons endurcis ou de grès micacé. Ces dernières concrétions, ainsi que la marne, renferment des fossiles, en particulier une quantité considérable de très grosses tornatelles et d’une grande espèce de cérilhe non décrite. Une des espèces de tornatelles est la T. gigantea, de M. Murchison. Ces coquilles sont surtout spathisées.

Ces couches ne forment qu’une épaisseur très peu considérable ; on ne voit dans le reste des alentours que des sables et des cailloux, « On ne sait pas non plus sur quelles roches ce lambeau repose. Des fossiles de ce dépôt se rencontrent dans des alluvions aurifères d’Olapian. D’un autre côté, M. Partsch a retrouvé le même dépôt à Gredistye, près de Szasz-Varos et à Kis-Muncsell, localités toutes situées sur la pente septentrionale de la même chaîne de moyennes montagnes qui bordent la haute chaîne cristalline du coin sud-est de la Transylvanie. M. Partsch y a retrouvé, outre les tornatelles, la Natica bulbiformis (Murchison), des turritelles, et à Gredistye, la gryphée colombe, ou l’espèce existant dans le grès vert des Carpathes, à Podragy, Poschorita, etc., un peigne voisin du P. quinquecostatus et une grosse huître qu’on connaît à Gosau. Enfin Fichtel y a rencontré des radiolithes qu’il caractérise comme un genre nouveau de bivalve et à figure (Voyez Beschreib. v. Siebenburgen, vol. I, pl. 8, fig. 6-8). D’après ces caractères palæontologiques, et l’existence du calcaire à hippurites, et du grès vert dans la Transylvanie orientale, je me contente d’y annexer provisoirement ce singulier dépôt, jusqu’à ce qu’on ait bien établi qu’il forme le passage de la craie au sol tertiaire.

« De Karlsburg à Deva, une grande plaine couverte de cailloux borde le Maros, mais elle se rétrécit toujours plus à mesure qu’on approche de Deva. À une demi-lieue avant ce bourg, le porphyre forme sur la rive septentrionale de la rivière, une butte basse à sommet aplati, qui y était jadis une île. Deva est adossé contre une suite de sommités peu élevées, mais à rochers escarpés, qui sont de la même nature. Ce sont des porphyres gris ou rouges, à amphibole ; ils prennent un aspect trachytique à cause de leurs boursouflures et leur feldspath vitreux ; je ne pense pas cependant que ce dépôt soit de l’âge des trachytes de la Transylvanie orientale et de la Hongrie. Ne l’ayant pas observé accompagné d’agglomérats, je crois devoir le lier au grand massif porphyrique et aurifère de Nagyag, qui s’élève majestueusement sur le côté opposé du Maros.

« Au sud de Deva les grandes vallées du Czerna et du Strehl ou de Hatszeg offrent des sédimens étendus, appartenant au sol tertiaire tout-à-fait supérieur qui se prolonge depuis la sortie de la première vallée dans celle du Maros, et de là jusque sur les confins du Bannat.