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N° XIII.


JOURNAL D’UN VOYAGE GÉOLOGIQUE


FAIT A TRAVERS TOUTE LA CHAÎNE DES CARPATHES,


EN BUKOWINE, EN TRANSYLVANIE ET DANS LE MARMAROSCH,


PAR FEU M. LILL DE LILIENBACH.


Observations mises en ordre et accompagnées de Notes par M. A. BOUÉ[1].




AVANT-PROPOS.

Parmi les manuscrits géologiques laissés par feu M. Lill, se trouvent les journaux de trois voyages entrepris en 1823, 1825 et 1827 dans les Carpathes. Le premier journal n’embrasse que les Carpathes orientales jusqu’au Tatra, et le dernier la partie centrale de ces montagnes, tandis que le second contient des détails circonstanciés sur toute cette chaîne et sur une grande partie de la Transylvanie.

Lorsque la mort vint mettre un terme aux travaux de cet infatigable et jeune géologue, il n’avait eu que le temps de décrire en détail le bassin tertiaire de la Gallicie et de la Podolie. Il avait aussi composé une monographie du grès carpathique ; mais, n’en étant pas content, il l’a détruite avant sa mort ; perte peu regrettable, puisqu’il a laissé dans un ordre parfait toutes les remarques qu’il a pu faire dans ses voyages. Parti de Vienne, il a parcouru à deux reprises, et quelquefois dans des sens différens, la chaîne des Carpathes depuis Presbourg jusqu’au Tatra. Ensuite, chargé, par le conseil supérieur des mines d’Autriche, d’une reconnaissance générale de la position des nombreuses salines et des sources salées sur le pied septentrional des Carpathes, il a longé toute cette chaîne depuis Wieliczka en Gallicie, jusqu’en Moldavie, en profitant de chaque grande vallée transversale pour se faire une idée de la structure de ces montagnes, et pousser ses reconnaissances jusqu’en Hongrie.

Après cela il a parcouru les hautes montagnes de la Bukowine, une grande partie de la Transylvanie, et en particulier les localités les plus difficiles à visiter, savoir : celles sur les frontières moldaves et valaques. Enfin, après avoir vu en Transylvanie quelques uns des dépôts aurifères et salifères les plus célèbres, il est passé de ce pays dans le Marmarosch, bassin ancien fort curieux, et il est

  1. Toutes mes additions sont marquées par des guillemets.