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Les roches qu’on avait crues si long-temps intermédiaires sont de la période crétacée : telle est la nouvelle vérité à l’établissement de laquelle il ne faut pas oublier que M. Partsch a eu une grande part.

Voici un extrait d’une lettre que M. Partsch m’écrivait le 29 septembre 1827.

« Après avoir été dix mois en Transylvanie, permettez-moi de vous faire les observations suivantes sur votre carte géologique de ce pays. Le sol primaire m’a paru plus étendu sur les limites nord-ouest, est et sud-ouest du pays. Les roches des environs de Bihar sont les seules que j’aie pu considérer comme grauwackes. Les roches arénacées appelées jusqu’ici ainsi dans le district aurifère d’Abrud-Banya, sur les frontières septentrionales du pays, près d’Olahlapos-Banya, et celles au sud-est, près du col d’Oytosch, m’ont paru simplement le grès carpathique secondaire ordinaire, dans lequel il y a des couches calcaires qu’on a voulu classer dans le sol intermédiaire. Cette manière de voir explique seule la présence des troncs de dicotylédone dans les roches singulières de Vorospatak, les fossiles particuliers de ce grès à Vidra (Kis-Aranyos) sur l’Aranyosch (Voy. l’ouvr. de Fichtel, vol I, p. 56), la quantité de couches marneuses subordonnées, leurs nombreuses impressions de végétaux et l’aspect si récent des coquillages de certains calcaires subordonnés au grès. D’une autre part, tout le milieu du pays ou le terrain salifère, qui a été placé par MM. Schindler, Beudant, etc., dans le grès carpatique, m’a semblé appartenir au sol tertiaire ou à la molasse. »

C’est ainsi qu’on se rend compte du caractère de nos porphyres de Transylvanie, qui, sans être accompagnés des éruptions fragmentaires et poreuses des trachytes, ont cependant dans les porphyres quarzifères ou sans quarz certains caractères, que M. Beudant a cru dans un temps pouvoir réserver aux trachytes.

M. Beudant avoue lui-même que les caractères minéralogiques ne sont d’aucune utilité, pour séparer les trachytes d’avec les porphyres même anciens ; ainsi, il est impossible de distinguer minéralogiquement, de ces dernières roches, certaines roches trachytiques à quarz ou à grenats, comme celles de Sz. Kereszt, de Leszna, de Nagy-Mihaly dans le comitat de Zemplin, etc. Il en est de même de certains trachytes à actinote au nord-ouest de l’est ou de certains rochers trachytiques prismés de Zithna entre Scheninitz et Hodritsch.

D’une autre part si la porosité, le feldspath vitreux et fendillé, et la nature âpre ou décolorée de la pâte devaient caractériser le trachyte, on serait obligé de placer dans cette classe beaucoup de porphyres aurifères, et surtout presque tous les porphyres de la seconde grande éruption secondaire, qui a suivi le dépôt du grès rouge secondaire. Ainsi donc, beaucoup de dômes porphyriques de la Saxe, de la Bohême, de l’Écosse, de la France, etc., seraient des trachytes, car nier comme M. Beudant que « ces roches ne sont jamais poreuses ni scoriacées, » (Voyez Voyage en Hongrie, vol. III, p. 542), c’est avouer qu’on ne les a pas examinées