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extérieure avec des marnes crétacées à particules vertes ou avec des magnésites. Ces ponces broyées, blanches, à lamelles de mica et à cristaux d’amphibole, offrent toujours des débris plus ou moins distincts de trachyte, ou de feldspath décomposé, et assez souvent verdâtre ; elles se rencontrent dans les bassins du Marosh, de l’Aluta, et même du Szamos, et proviennent indubitablement du grand groupe des montagnes trachytiques de la Transylvanie orientale.

Si les molasses ne sont guère coquillières en Transylvanie, et ne recèlent que çà et là quelques lits de mélanges de coquilles marines et d’eau douce ou simplement d’eau douce, elles sont recouvertes dans la partie méridionale et occidentale de la Transylvanie de couches très riches en fossiles marins et déjà figurés en partie par Fichtel. Dans le sud ce sont surtout des sables quarzeux-micacés çà et là coquilliers et quelquefois surmontés de calcaires arénacés, pétris de fossiles, comme dans la partie sud-ouest du pays ; rarement ces sables recèlent des mélanges de coquilles marines et d’eau douce, et en général tous ces fossiles, comme ceux de l’Autriche et de la Hongrie, ont plus d’analogie avec ceux de Bordeaux qu’avec ceux d’autres bassins de l’Europe.

Un dernier trait de ressemblance entre le terrain tertiaire de la Hongrie et la basse Autriche et celui de la Transylvanie, c’est l’existence de l’agglomérat et du calcaire à nummulites et à coraux dans ce dernier pays.

Ce dépôt quaternaire recouvre le sol subappennin ou salifère et n’en est séparé que par les sables et les calcaires arénacés sus-mentionnés. Il n’existe qu’en très petits lambeaux dans le sud de la Transylvanie, comme par exemple près de Rothenthurm, peut-être entre Illyefalva et Arapatak, etc. ; tandis qu’il est abondamment répandu à l’ouest, au sud-ouest et au nord-ouest de Clausenburg. Le long de la chaîne schisteuse de la Transylvanie occidentale, au nord de cette dernière capitale ; il forme même une étroite lisière, et constitue à lui seul des collines assez grandes entre Illonda, Dalmar et le mont Brosa.

Fichtel avait bien étudié aussi les fossiles de ces roches et en a figuré très bien les nummulites et surtout les énormes huîtres, qui restent répandues çà et là sur le sol, par suite de la désagrégation de ce dépôt, quelquefois peu épais. En résumé, il pensait qu’en Transylvanie les coquillages ne se trouvaient jamais au-dessus d’un niveau de quatre-vingts toises sur la plaine. (Voyez son ouvrage, p. 106).

Tous les dépôts tertiaires de la Transylvanie appartiennent donc au terrain subapennin et quaternaire, ou à la deuxième, troisième et quatrième époques de M. Deshayes. Les alluvions qui les recouvrent ne sont guère considérables que dans le bassin de l’Aluta, où ce sont surtout des cailloux et des graviers, tandis qu’ailleurs ce sont plutôt des argiles limoneuses, quelquefois à cailloux, et surtout en masses épaisses dans la partie inférieure du cours des grandes rivières, comme sur les bords du Szamos.

Le phénomène des blocs erratiques n’existe pas plus en Transylvanie qu’en Hongrie et en Gallicie, quoiqu’il y ait de grands amas de cailloux, dont la formation