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sous silence la localité de Stradella, ou, pour mieux dire, de Montescano, devenue fameuse par les nombreuses empreintes végétale qu’on y a trouvées. (Voy. ci-après les dessins que je dois à l’extrême obligeance de M. le professeur Viviani, pl. 9, 10, 11.)

Cette localité de Stradella a été indiquée par Breislak, qui a donné une description succincte des couches qu’on y trouve, dans un chapitre de sa Géologie du Milanais, ainsi que dans une lettre insérée dans les Transactions de la société géologique de Londres. J’ai visité, il n’y a pas long-temps, cet endroit, et j’ai vu les couches suivantes : on a d’abord à la carrière de Monte-Arzolo, de haut en bas, une couche considérable de sable calcaire, endurci, grisâtre, avec des parties marneuses en nodules : ce banc paraît dominer sur les hauteurs environnantes ; c’est un représentant des sables supérieurs. On a trouvé, à ce qu’on m’a assuré, du soufre dans les vides qui sont au milieu de ce sable. Plus bas, à l’endroit nommé la Casa-del-Colombi, il y a un calcaire marneux, compacte, blanc grisâtre, qui sert à faire de la chaux. Il paraît qu’il repose immédiatement sur la formation gypseuse qui commence en haut par un banc de gypse à larges cristaux ; au-dessous vient ensuite un lit de marne, sous lequel se trouvent trois ou quatre bancs de gypse spathique, qui sont parfois partagés entre eux par des lits très minces de marne. Ces différentes couches de gypse, qu’on exploite comme pierre de taille, se voient à la carrière supérieure, qui est séparée de l’inférieure par des déblais qui empêchent de voir quelle roche se trouve entre les deux. Dans cette dernière, on voit, en allant toujours du haut en bas, 1" un banc de marne avec cristaux de chaux sulfatée en fer de lance ; 2° un petit banc de marne ; 3° un banc de gypse spathique, qui contient principalement des empreintes de feuilles ; 4° de la marne ; 5" du gypse avec des parties compactes ou à petits grains, qui sont d’une couleur blanche ; ce banc contient aussi des empreintes ; 6° un banc de gypse spathique cristallin ; 7" un autre banc de gypse également spathique, avec des empreintes ; 8° enfin une terre sableuse qu’on n’a pas sondée, dont on voit à peine la surface supérieure, qui paraît être la couche au-dessous de laquelle on ne retrouve plus de gypse. (Pl. 8, fig. 2.)

Quoique j’aie indiqué les couches où se trouvent plus particulièrement les empreintes, cependant elles sont plus ou moins répandues dans tous les bancs de gypse dont je viens de faire mention. Je n’ai pas pu me procurer une mesure exacte de l’épaisseur des différens bancs de gypse ; je crois cependant que les sections des deux carrières, prises ensemble, ne doivent guère dépasser quatorze à seize mètres. A travers ces bancs de gypse, se trouvent des fentes nombreuses, remplies de limon, où l’on rencontre des ossemens, mais je n’ai pas eu le moyen de m’assurer si l’on peut les regarder comme vraiment fossiles ; ils manquent d’abord de l’un des principaux caractères qui sont propres aux ossemens à cet état, celui de happer à la langue ; ensuite leur manière d’être au milieu d’un limon qui a l’aspect d’une terre remuée depuis peu