ARNOLD YAN BUCHEL. 85
Finstitutîon a été fondée par les rois capétiens, l’édifice a été élevé par Louis le Hutin ou du moins de son temps ; Budé* parle fréquemment des membres de cette assemblée et de tout ce qui s’y rapporte. C’est la cour suprême, elle compte cinq prési- dents et quatre-vingt-six conseillers, je les ai vus, tous vêtus de la robe rouge, rendre la justice et recevoir la prestation de ser- ment de procureurs ; il y a une quantité innombrable d^avocats, dont beaucoup sont des plaideurs diserts et nés, pour ainsi dire, pour la procédure. Ils sont de trois sones, les plus jeunes, qui écoutent ; ceux qui, plus avancés et dont on voit déjà une moisson en herbe, interviennent dans les procès et font Tomement de la justice par leur faconde ; les plus âgés enfin, ne pouvant plus par- ler, donnent des consultations, c^est d’un de ceux-ci que Rousselet fait réloge dans ses vers :
Inclytajam sileant trabeati rosira Quirini
Trojanus oratorum equus. Quinpagus Martis de nomine dietus Athenis
Sese amplius nec efferat*, etc.
Certains attribuent à Philippe le Bel la fondation du Parle- ment. Avant lui, ce corps n^aurait pas eu de siège fixe et aurait suivi le roi, plusieurs membres appartenaient alors à la noblesse militaire, ainsi que le montrent beaucoup d’anciennes épitaphes et d’anciens tombeaux. Il y a, dans la grande salle 3, les statues de
1. Atmotationes GuUelmi Budaei, parisiensis, iecretarii régit in XXIIÙ Pandectarum Ubro$. Lugduni, 1546, p. a 54 et suit.
2. Claudii Rosseletti.., epigrammata, Lugduni, i537, in-4*, p. 122. Pièce intitulée : c In commendationem advocatoruin Senatus Parisiensis. »
3. La grande salle a été détruite dans l’incendie du 7 mars 1618 ; on con- naît la célèbre mais fantaisiste description qu’en a faite Victor Hugo dans Notre-Dame de Paris. La construction de la grande salle est attribuée à Philippe le Bel et à Enguçrrand de Marigny ; on en possède deux estampes ancienne^, l’une insérée dans la De artiflciali perspectiva de Jean Pèlerin, dit Viator (Toui, i5o9, in-fol*)» ^^^^ <^tte note : c Pensant aux sales du palais où sont les ymages des roys ; » l’autre dans Androuet Du Cerceau. On trouve des indications intéressantes sur la topographie de la grande salle dans l’une des relations de l’incendie, celle de Raoul Boutray, dont la vei> sion française a été réimprimée avec une introduction par H. Bonnardot. (V Incendie du palais de Paris, en 16 1 8, Paris, L. Willem, 1879, in- 16. Collection de documents rares ou inédits relatifs à l’Histoire de Paris.) — A la description de Boutray on peut joindre quelques vers de l’Épithalame des noces de Philibert de Savoie et de Marguerite de France, par Qaude de
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