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Jacques, un peu à gauche de la route royale, entre deux hauteurs séparées par une petite rivière dont l'eau est très claire, elle devait, je pense, autrefois déverser ses eaux dans l’aqueduc. Des constructions plus récentes sont adossées aux ruines, le propriétaire, très amateur d’antiquités à ce qu’il paraît, les a étayées avec un mur en pierre. Dans la partie supérieure, on reconnaît la partie concave où passait l'eau ou bien le conduit qui la contenait. On voit ainsi que ces ruines sont celles d’un aqueduc conduisant l'eau d’une colline à Pautre au-dessus de la vallée, de là une conduite souterraine aboutissait aux thermes de Julien. La preuve en est que non loin de là, sur l’autre colline, il y a deux autres ruines, dont j'ai pris un croquis,

(Dessins.)

et qu'à un jet de pierre, au sommet de l’autre colline, on voit des débris à demi brisés d’une conduite, dont la forme est identique à celle qui a été retrouvée en 1544 au faubourg Saint-Jacques, juste dans la direction des Thermes’ ; cette conduite a un pied de diamètre et est en argile extrêmement dure. Ce canal, dit fontaine d’Hercule, est cité dans des vers de Jean Dorât, de Limoges, poète du roi :

O Forts Arculii, sydere purior,
Aestum marmoreo frigore qui domas,
Quamvis arva furens Erigones canis
Lentis excoquat ignibus, etc..

(Second croquis des ruines de l' aqueduc.)

Au milieu de la Cité, il y a une tour où aboutissaient jadis,

1. Voir planche I. Van Buchel donne deux croquis de l’aqueduc ; celui qui n’a pas été reproduit ici représente deux piliers isolés.

2. La découverte de 1544 est rapportée par Corrozet. {Antiquitei(, éd. 1 586, fol. 5 V*.) — En décembre 1897, en faisant des fouilles pour la construction d’un égout, on a trf uvé à Tangle des rues Saint-Jacques et Royer- Collard trois mètres de rigole romaine, et en août 1898, au cours de travaux analogues à l’angle de la rue Saint-Jacques, on a reconnu la même rigole sur une longueur de 3 m. 5o ; l'eau paraît avoir coulé à découvert dans cette partie de son adduction aux Thermes. Belgrand {les Anciennes eaux, p. 65, avec fig. de la rigole) fournit deux autres points de repère, l’un à l’angle des rues Saint-Jacques et Gay-Lussac et l’autre près de l’emplacement de l’ancienne église Saint-Benoît. (Sellier, Rapport relativement aux découvertes foi tes dans Paris pendant les mois de juillet-septembre 1898. Ville de Paris. Commission du vieux Paris. Procès-verbal^ 1898, n* 7, p. 21, avec 2 pi. ; 1899, p. 178.)

3. OdeSj liv. I (J, Aurati Epigrammatum lib. I. Parisiis, 1586, p. 194}.