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ET SUCCESSION

puissions, faute de renseignements assez précis dans Tordre chro- nologique, fournir des chiffres exacts) une aisance fort honorable. Il avait maison de ville et maison des champs, carrosse, un assez nombreux domestique. Son inventaire révèle un mobilier confortable et cossu, une vaisselle de bon poids, une cave bien garnie. Chose singulière, il n’a rien d’artistique : sauf les parti- tions en dépôt, sauf un clavecin, nul ne pourrait se douter que cet intérieur est celui du directeur de TOpéra. Chez lui, Des- touches oublie et veut faire oublier le surintendant de la musique, l’ancien mousquetaire à la jeunesse orageuse, le brillant musicien qui commença la vie conjugale avant le mariage : il ne veut être qu’un notable bourgeois, qui se rente et s’apparente bien, qui traite de haut avec ses libraires et ses éditeurs, qui marie sa fille, née avant mariage, avec un gentilhomme de bonne souche, à qui les princes du sang écrivent avec déférence, et qui se fait iaire un bel enterrement ^ Les documents ci-dessous réunis montrent qu’il a réussi à tenir ce rôle.

L.-G. PiLISSiBR.


Inventaire des biens d’André Cardinal^ sieur des Touches. (19, 20, 22 février 1749.)

L’an mil sept cent quarante neuf. Ce mercredy dix neuf^iesme jour de février, neuf heures du matin, à la requête de messire Guil- laume de Nicolay, chevalier, et de dame Charlotte Anne Cardinal des Touches, qu’il autorise à l’effet des présentes, demeurant à Paris cul de sac Saint Hyacinthe, paroisse Saint Roch ; laditte dame, fille unique et habile à se dire et porter seule héritière de deffunt André Cardinal, sieur Oestouches, son père, surintendant et maître de la musique de la Chambre de S. M.

Pour la conservation des droits et actions de laditte dame en laditte qualité et de tous autres qu’il appartiendra, il sera, par les conseillers du Roy, notaires au Châtelet de Paris, soussignés ensuite du présent

I. Il coûta 177 livres 3 sols (droit du clergé, 89 1. 3 s. ; droits de la fiabrique, 88 1. Reçu par Gourdan, receveur des convois de l’église paroissiale de Saint-Roch, 7 février 1749).






D*AlfDRi CARDINAL DBSTOUCHBS.