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ARNOLD VAN BUCHBL. IjS Pivresse, de la violence, de l’impiété, de la méchanceté, de la perfidie, de la mauvaise foi, de la cruauté, tous les vices qu^on voudra enfin y sont, y commandent, y régnent ; là les attentats à la pudeur, les rapts, les adultères, la fornication sont des jeux de princes et de seigneurs ; là les mères des princes et des rois sont parfois les mauvais génies de leurs fils. Cest la réputation que s’est déjà faite Catherine de Médicis qui, pour s^assurer la soumission de ses fils encore jeunes gens, les a jetés dans le plaisir et la débauche, elle dirige à son gré pendant ce temps les affaires de TÉtat et abuse de l’autorité royale. Beaucoup de personnages de la cour, entremetteurs de courtisanes pour le palais, livrent au prince leurs femmes, leurs filles et leurs sœurs. On dit que les Gondi ont acquis leurs richesses et leurs dignités en faisant ce métier pour le compte de Catherine de Médicis et de ses fils, car Scorta placent ^fracti curvique e corpore gressuSy Et laxi crines et tôt nova nomina vestis. Agrippa d’Aubigné dit encore qu’il apprit la destruaion d’une ville fameuse du fait de la cour, car elle ne comptait plus une femme honnête ni une fille pubère qui fût encore vierge. J’ai idée qu’il a voulu désigner Paris, résidence des rois, oti rien n’est plus fréquent que les adultères des grandes dames, où les hommes ne s’ouvrent la voie des honneurs et de la richesse que par ce moyen. On y construit pour le moment un lupanar public, et pourtant, comme on Ta dit de l’ancienne Rome, la ville n’est ellemême tout entière qu’un lupanar. 24 février. — Sortant parla porte ripuaria ou, comme d’autres disent, par la porte du Louvre, on rencontre aussitôt un vaste et grandiose édifice, encore inachevé, dont Catherine de Médicis a fait récemment commencer la construction ^ Le travail a été arrêté à moitié exécuté, les cloisons intérieures et les planchers manquent, une crainte superstitieuse lui faisant croire qu’elle mourra quand l’œuvre sera achevée. Les murs ont été revêtus de marbre rap I. Sur les Tuileries au temps de Catherine de Médicis, voir trois planches d’Androuet Du Cerceau, Palustre, la Renaissance en France^ II, p. 169174, Berty-Legrand, Topographie historique du vieux Paris, Région du Louvre et des Tuileries, II, p. 3-35, et Caron, Quelques documents inédits relatifs aux Tuileries ; dans les Mémoires de la Société des Antiquaires de France, 6* série, t. VIU, p. 271-284.176