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ARNOLD VAN BUGHEL. IjS roi, en défenseur de la religion romaine et de la piété française, et comme tel, de réunir des troupes, de fortifier des villes et des bourgs ; il arriva ainsi à réduire à presque rien l’autorité royale, c’était ce qu’il voulait. Il avait circonvenu dans ce but le cardinal de Bourbon, dont le nom devait, pensait-il avec raison, lui servir beaucoup par la suite, il ne doutait pas que ce prélat proclamerait un jour les Guises légitimes successeurs de Charlemagne, et les Capétiens usurpateurs du trône par la force et contre le droit. Louis, fils de Lothaire, avait été le dernier roi carolingien ; son oncle paternel, Charles, duc de Lorraine, aurait dû régulièrement lui succéder sur le trône, il en fut exclu par Todieuse félonie d’Hugues Capet. Le temps était venu pour la France de revenir à ses princes légitimes par droit de retour, et voici les vers qu’on se répétait dans la foule : Vestrum, Capettiy vult gens Lotarînga capistrum, Vi regnare poteSy pace doloque potes. A la fin le roi, soit dissimulation, soit qu’il voulût paraître obligé d’en venir là, reçut Guise en grâce, après une rupture publique, mais feinte, et décida la guerre contre le roi de Navarre et Condé, que Sixte Quint avait excommuniés ; il réunit son armée et en confia le commandement au duc de Guise, lui donnant pour lieutenant son frère, le duc de Mayenne. La lutte qui se poursuit, avec des chances variables, a été engagée contre les plus habiles capitaines et les plus vaillants hommes de guerre français, auxquels arrivent quotidiennement des secours d’Allemagne. En vue de cette guerre, le roi a imposé le clergé très fortement, et comme les biens du clergé ne peuvent être aliénés sans décision du pape, le roi a envoyé à cet effet auprès du Souverain Pontife le cardinal de Gondi ; et pourtant le roi, suivant en cela l’exemple de ses prédécesseurs, n’a que bien rarement recours à l’autorité pontificale en pareille circonstance. 1 5 février. — Passant dans le cimetière Saint-Séverin, j’ai vu un tombeau très beau et fort curieux, tel que chez nous les princes en ont à peine, et c’est celui d’un petit tailleur ; voici l’épitaphe telle qu’elle est gravée sur la pierre : (Dessin.) Çy gist Isaac Pinchon^ qui habilla Tous bons à gré, mais sa vie luy failla t74