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ARNOLD VAN BUCHXL. l55 au-dessus des badineries sans conséquence des amateurs ; son air et sa taille agréables lui ont valu, dans sa jeunesse, un accueil favorable auprès des jeunes dames de la cour et, dans son âge mûr, un important bénéfice ; il vécut heureux, en Mécène, ami de tous les savants. Dans sa jeunesse, il a reçu de la ville de Toulouse, aux Jeux floraux, pour la science et Thabileté de son esprit, une Minerve d^argent dont il a ensuite fait présent au roi Henri. Joachim Du Bellay nous a conservé le souvenir de ces faits. En France, Posthius dit de Ronsard : Tum nomen^ Ronsarde^ tuum laudesque peribunt, Quando erit in nullo gallicus ore sonus*. 11 a désigné comme légataire universel de sa fortune et de son nom Jean Galand, de Béthune, principal du collège de Boncourt, qui lui a fait les funérailles somptueuses dont il était digne ; des joueurs d^instruments se sont fait entendre à la cérémonie, après une oraison funèbre prononcée par Critton, sous-maître dudit collège’ ; sa mort laisse beaucoup de regrets à tous les hommes éminents, car : Sequana quemflevit, madidas quem Rhodanus undas Augens et Lygeris nuper abesse dolent. 12 janvier, — Nous avons visité le collège Montaigu, fondé par Standonck ; on croirait certes plutôt voir une prison faite pour le supplice qu’un établissement dMnstruction. Les écoliers y sont nourris avec des aliments si insuffisants et des poissons tellement avariés qu’ils ressemblent plus à des ombres qu’à des êtres humains ; ils ont affaire à des bourreaux plus qu’à des maîtres ; le fouet se fait toujours entendre ; on n’entend que menaces, on ne voit que famine et saleté ; Érasme le dit dans ses Colloques ; quant à Rabelais, dails ses aventures merveilleuses de Gargantua, il s’écrie à propos de Montaigu : « Montagu le collège de pouillerie, je l’eusse mieux voulu mettre entre les guenaux des Innocens, pour l’énorme cruaulté et villenie que je y ay 1. J. Posthii Parergorum pœticorum pars prima, p. loo. 2. Georg, Crittonii iaudatio funebris, habita in exequiis Pétri Ronsardi apud Becodianos, cui praeponuntur ejusdem Ronsardi carmina, partim a moriente, partim a languente dictata, ad virum vere primarium Joannem Gallandium gymnasiarcham Becodianum. Lutetiae, apud Abrahamum D’Auvel, e regionedivi Hilarii, i586, in-4% viii-2i p. l56